Cest trĂšs tĂŽt le matin. C'est un homme qui est triste. Cela se voit Ă  sa figure. Soudain dans une boĂźte Ă  ordures. Il voit un vieux Bottin Mondain. Quand on est triste on passe le temps. Et l'homme prend le Bottin. Le secoue un peu et le feuillette machinalement. Quand on Paru le 1 fĂ©vrier 2017 import_contacts RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats Le cancre il dit non avec la tĂȘte mais il dit oui avec le cƓur il dit oui Ă  ce qu'il aime il dit non au professeur il est debout on le questionne et tous les problĂšmes sont posĂ©s soudain le fou rire le prend et il efface tout les chiffres et les mots les dates et les noms les phrases et les piĂšges et malgrĂ© les menaces du maĂźtre sous les huĂ©es des enfants prodiges avec des craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur il dessine le visage du bonheur Lire plusexpand_more Titre Paroles EAN 9782072446955 Éditeur Editions Gallimard Date de parution 01/02/2017 Format ePub Poids du fichier Inconnue Protection CARE L'ebook Paroles est au format ePub protĂ©gĂ© par CARE check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur My Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur liseuse. Je crĂ©e ma liste d’envies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste d’envies cancel DĂ©jĂ  cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin d’oeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă  tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible qu’il ne soit pas disponible Ă  la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă  la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez d’un crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă  tout moment ! L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite !
Mai1968 de Jacques Prévert On ferme ! Cri du coeur des gardiens du musée homme usé Cri du coeur à greffer à rafistoler Cri d'un coeur exténué On ferme ! On ferme la CinémathÚque et la Sorbonne avec On Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + Créer mon blog. SOIRéE Cabaret "LE TEMPS" MAI - Guillaume Apollinaire >> 2 mai 2018 3 02 / 05 / mai / 2018
Zusammenfassungen Dans une perspective nĂ©o-thomiste, Jacques Maritain considĂšre qu’un artiste est religieux non par les thĂšmes qu’il choisit ou la foi qu’il professe, mais lorsqu’il saisit les formes dans les choses et les reconstruit selon la nĂ©cessitĂ© de sa subjectivitĂ© crĂ©atrice ». C’est ainsi que Maritain a pu reconnaĂźtre en Chagall le type mĂȘme de l’artiste religieux. S’il n’a jamais essayĂ© de christianiser » le peintre, il n’en a peut-ĂȘtre pas Ă©tĂ© de mĂȘme avec RaĂŻssa Maritain, surtout lorsque Chagall, Ă  partir de 1938, peint ses grandes crucifixions. Tous deux cependant s’accordent Ă  relĂ©guer l’art sacrĂ© » contemporain, c’est-Ă -dire, selon eux, l’art prĂ©sent dans les lieux de culte, au bas d’une assez stricte hiĂ©rarchie esthĂ©tique. En cela, ils s’accordent avec le dominicain Couturier et l’équipe de la revue L’Art SacrĂ©. In a neo-thomist perspective, Jacques Maritain considers that an artist can be qualified as religious not by the themes he chooses or by the faith he professes, but when he grasps the forms of things and reconstructs them according to the demands of his “creative subjectivity”. This is how Maritain thought to have recognised in Chagall the prototype of the religious artist. If he never attempted to “christianise” the painter, the same cannot be said of RaĂŻssa Maritain, especially when Chagall began painting his great crucifixions, from 1938 onwards. Both are however agreed in relegating contemporary “sacred” art –that is, present artistic expressions found in places of cult– at the bottom of a rather strict esthetical hierarchy. On this point, they agree with the Dominican Couturier and the editorial view of the journal L’Art Index-EintrĂ€ge Seitenanfang Volltext 1 JĂ©sus le Christ dans l’Ɠuvre de Chagall, sous la direction de Pierre-Marie Beaude, UniversitĂ© de Me ... 2 105 eaux-fortes de 1931 Ă  1939, dont 39 planches reprises et achevĂ©es de 1952 Ă  1956. 3 C’est au plus tard en 1950, selon l’article publiĂ© par RaĂŻssa Maritain dans la revue L’Art SacrĂ© n ... 1Dans une thĂšse soutenue Ă  Metz en 20061, GeneviĂšve Schmitt- Rehlinger montre que Chagall a peint ou dessinĂ© plus de trois cent soixante crucifiĂ©s ou Ɠuvres comportant le motif du crucifiĂ©. Sa premiĂšre crucifixion, un dessin Ă  la plume, date de 1908 ou 1909. Si l’on tient compte des Ɠuvres oĂč il a illustrĂ© l’Ancien Testament, il peut apparaĂźtre comme l’un des principaux artistes religieux du XXe siĂšcle. Mais sa premiĂšre commande biblique est d’origine profane, elle date des annĂ©es 1930, quand il a rĂ©alisĂ© Ă  la demande d’Ambroise Vollard des gravures pour la Bible 2. Il faut attendre 1957 et la tĂ©nacitĂ© d’un franc-tireur, le dominicain Marie-Alain Couturier, pour qu’une de ses Ɠuvres entre dans une Ă©glise, prĂšs d’un demi-siĂšcle aprĂšs la premiĂšre crucifixion connue3. 4 Dans Grace, Necessity and Imagination Catholic Philosophy and the Twentieth Century Artist, confĂ© ... 2Mais Chagall a-t-il jamais Ă©tĂ© commandĂ© ? L’auteur du Message Biblique a-t-il jamais illustrĂ© la Bible ? Et son art peut-il vraiment ĂȘtre qualifiĂ© de religieux ? L’un des grands amis de Chagall, le philosophe Jacques Maritain, a proposĂ© sinon une rĂ©ponse du moins une esthĂ©tique qui permet de poser ces questions de maniĂšre Ă  obtenir une rĂ©ponse. Comme l’a montrĂ© Rowan Williams, archevĂȘque de CantorbĂ©ry et ancien professeur Ă  Oxford 4, Maritain apporte de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale des Ă©lĂ©ments qui sont toujours utiles pour tenter de dĂ©finir ce que peut ĂȘtre un art religieux Ă  l’époque contemporaine, et y distinguer plusieurs degrĂ©s, une vĂ©ritable hiĂ©rarchie d’ordre esthĂ©tique dans ce que d’autres appellent l’art sacrĂ©. 5 . My disc of gold. Itineray to Christ, Reynal & Company, New York, p. II. 3Cette hiĂ©rarchie, Maritain l’a briĂšvement rĂ©sumĂ©e – de maniĂšre Ă  la fois trĂšs lisible et passablement Ă©nigmatique – dans l’introduction qu’il a donnĂ©e en 1961 Ă  l’autobiographie du peintre amĂ©ricain William Congdon5 There are, I see it, three degrees in religious painting the first degree I would call contemplative painting, which has a religious or God- related significance quite independently of the subject or the theme treated. The second degree I would call religious painting in the strict sense, or painting whith deals with specifically religious themes not necessarily related to any public use. The third degree I would call sacred painting, which, on the walls or in the windows of a church is put at the service of public prayer. 
 It is obvious that, from the point of view of the essentials of art and inspiration, the first degree is more important than the second, and the second more important than the third. 4La hiĂ©rarchie est claire, le sens moins quel peut ĂȘtre cet art religieux indĂ©pendant de toute thĂ©matique religieuse, ou cet art explicite- ment religieux mais absent des Ă©glises ? Enfin pourquoi Maritain place-t-il tout en bas l’art religieux de commande, disposĂ© dans les lieux de priĂšre Ă  des fins cultuelles ? I. Une grande amitiĂ© 6 Selon M. DUVAUCHEL, L’esthĂ©tique oubliĂ©e de Jacques Maritain, un chemin de poĂ©sie et de raison, Pub ... 7 Dont Stravinsky, qui reprend l’esthĂ©tique maritainienne dans sa PoĂ©tique musicale de 1945. 8 Le futur cardinal Charles Journet – Sur un chemin de croix de Marek Szwarc », Nova et Vetera 1 1 ... 5Dans l’élaboration de cette hiĂ©rarchie revue et corrigĂ©e par l’expĂ©rience, l’amitiĂ© avec William Congdon arrive en fin de course, comme rĂ©vĂ©lateur. Maritain dĂ©finit son esthĂ©tique dĂšs 1920 dans Art et scolastique, austĂšre traitĂ©6 » Ă©crit en pensant Ă  Georges Rouault. À partir des annĂ©es 1920 il polit et rabote ses idĂ©es en compagnie des intellectuels, des poĂštes, des musiciens7 et des artistes qu’il reçoit chaque dimanche Ă  Meudon. Parmi eux un Juif venu d’Europe de l’Est, habile Ă  illustrer l’Ancien et le Nouveau Testament, qui s’était installĂ© vers 1910 du cĂŽtĂ© de Vaugirard, dans ce phalanstĂšre d’artistes que l’on appelait la Ruche, oĂč il frĂ©quenta LĂ©ger, Soutine, Lipchitz, Kisling, Lichtenstein avant de retourner dans son pays ; il revint en France aprĂšs la guerre, il s’intĂ©gra au cercle de Meudon et devint un intime de Maritain. Non, il ne s’agit pas de Chagall, mais de Marek Szwarc, nĂ© en Pologne et converti au catholicisme en 1919, avant de rencontrer Maritain qui sut apprĂ©cier l’homme mais, semble-t-il, n’a pas fait grand cas d’une Ɠuvre du troisiĂšme degrĂ© », ordonnĂ©e Ă  la dĂ©coration des temples profanes pavillon de la SociĂ©tĂ© des Nations Ă  New-York comme des lieux de culte Ă©glise Saint-Jean et Ă©glise du Saint-Rosaire Ă  Toronto ou apparentĂ©s Szwarc fut chargĂ© de dĂ©corer le pavillon du Saint-SiĂšge Ă  l’exposition universelle de Paris en 1937. Que Szwarc se soit converti au catholicisme et ait Ă©tĂ© bien vu du Vatican n’influa en rien sur le jugement esthĂ©tique de Maritain, peu enthousiaste8. 9 Georges Rouault peintre et lithographe, album ornĂ© de quatre lithographies originales timbrĂ©es, sig ... 10 Archives du Cercle d’Études Jacques et RaĂŻssa Maritain de Kolbsheim [AK], 2 juin 1929. 6Avec le peintre de Vitebsk, ce fut le coup de foudre, et l’aventure. Chagall a Ă©tĂ© amenĂ© Ă  Meudon par Jules Supervielle, Paul Eluard et RenĂ© Schwob – ce qui contribue Ă  expliquer pourquoi Maritain a tou- jours considĂ©rĂ© qu’il Ă©tait d’abord un poĂšte. Dans les archives du Cercle d’Études Jacques et RaĂŻssa Maritain de Kolbsheim, le premier billet adressĂ© par Chagall Ă  son cher Maritaine » avec un e », Ă©criture phonĂ©tique chagallienne date du 28 juillet 1928. Il y dit son affection pour la maisonnette chaude » de Meudon, et tout de suite il demande des textes J’ai une idĂ©e, trop audacieuse peut-ĂȘtre, de vous proposer d’écrire quelques mots dans un des Cahiers de SĂ©lection de Belgique qu’il me consacre. Vous pourrez me dĂ©truire complĂštement, si vous voulez, mais du haut de la pensĂ©e de grand Dieu. Ça sera pour moi un doux martyre ». Il demande aussi un texte pour un livre sur le théùtre juif de Moscou qui doit rĂ©unir les diffĂ©rentes opinions aussi sur mon travail dans ce théùtre. Serais heureux si vous acceptiez ces deux collaborations. Votre prĂ©sence m’y sera chĂšre ». Maritain, qui vient de publier une Ă©tude sur Rouault9, s’exĂ©cute avec plaisir, ce qui lui vaut ce billet de Chagall J’étais touchĂ© de votre amour. Si vous me croyez sincĂšre et un peu sur le vrai chemin – vous qui cherchez ardemment la vĂ©ritĂ© – j’en suis content. Merci profondĂ©ment pour votre bon Ɠil et votre bon cƓur. À vous deux de nous deux10 ». À vous deux de nous deux, car il s’agit d’une amitiĂ© entre deux couples, Marc et Bella, Jacques et RaĂŻssa. RaĂŻssa et Bella sont issues toutes deux d’une famille juive russe de tradition hassidique. Une mĂ©moire commune fonde leur intimitĂ©, leur complicitĂ©, mĂȘme si le rapport au passĂ© n’est pas le mĂȘme chez RaĂŻssa, convertie au catholicisme, et pour laquelle le centre du monde est devenu Paris, alors que Bella se sent toujours exilĂ©e de Vitebsk. 11 Non datĂ©, mais envoyĂ© de JĂ©rusalem, donc en 1931, archives de Kolbsheim. 12 25 mai 1932, archives de Kolbsheim. Fin 1929, les Chagall ont dĂ©mĂ©nagĂ© et achetĂ© une maison prĂšs de ... 13 AK, 7Certains des billets de Chagall Ă  Maritain sont Ă©tonnants, il dĂ©crit ses amis et se dĂ©crit lui-mĂȘme comme des personnages dans une toile de Chagall Il nous semble – vous ĂȘtes suspendus sur un fil dans un autre monde. Nous sommes renversĂ©s 11 ». Ou encore quand il invite les Maritain Ă  visiter son jardin de la villa Montmorency qui nous console de toutes les misĂšres du monde. Venez donc le voir et nous dedans 12 ». Chagallienne aussi, la maniĂšre dont Marc se voit par rapport Ă  Jacques Et Ă  vous, cher Jacques, merci de vos pensĂ©es si gracieusement sĂ©vĂšres. Avec vous, on dirait, on est perchĂ© sur une Ă©chelle, en regardant patiemment et anxieusement la terre et de tout son corps se tendant vers tout 13 ». 8La guerre renforça l’intimitĂ© des deux couples. InstallĂ© Ă  New York depuis 1940, Maritain participa au sauvetage des Chagall avec ses amis du Museum of Modern Art, et en liaison avec l’Emergency Rescue Committee reprĂ©sentĂ© Ă  Marseille par Varian Fry. Les Chagall Ă©chappĂšrent de justesse Ă  la police de Vichy Marc fut pris dans une rafle et libĂ©rĂ© par une intervention personnelle de Varian Fry et purent rallier Lisbonne d’oĂč ils gagnĂšrent les États-Unis. Comme ils ne parlaient pas anglais, ils se repliĂšrent sur leurs amis qui parlaient yiddish, russe ou français, ou les trois Ă  la fois, comme RaĂŻssa. 14 AK, 9 ChĂšre RaĂŻssa », lui Ă©crit Marc le 13 novembre 1941, il nous semble revivre avec vous nos douces jeunes annĂ©es 14 ». RaĂŻssa rendit plusieurs fois visite aux exilĂ©s dans leur retraite de Cranberry Lake, dans le nord de l’État de New York. Mon cher petit Jacques », Ă©crit RaĂŻssa Ă  son mari le 23 janvier 1942, Je t’envoie un autographe de Chagall. Le texte russe signifie Mon cher ami, nous avons bu, mangĂ©, tout le temps parlĂ© de vous, regardĂ© vos photos, et de nouveau parlĂ© de vous
 Nous vous attendons. Je vous embrasse. Votre Chagall’. Nous avons passĂ© avec eux une soirĂ©e trĂšs intime, savoureuse, rĂ©confortante. Maintenant Chagall veut me prendre de face. Il est tout Ă  fait amoureux de mon col de dentelle, celui qui est sur mon ancienne photo ». Et, en marge de la lettre, dressĂ© d’un trait de plume, un autoportrait de Chagall.
 RaĂŻssa a publiĂ© Ă  New York en 1943 Chagall ou l’Orage enchantĂ©, qui comporte des reproductions. Pour la réédition, Chagall n’a pas demandĂ© de droits d’auteur mais quelques exemplaires ; il en a renvoyĂ© deux Ă  RaĂŻssa, aprĂšs en avoir enrichi les pages de garde d’un dessin Ă  la plume et d’une aquarelle. 15 Maritain est ambassadeur auprĂšs du Saint-SiĂšge de 1945 Ă  1948, Chagall ne rentre en France qu’en 19 ... 16 AK, 17 AK, 10La mort de Bella Chagall, en 1944, fut un grand navrement de cƓur, puis les choses de la vie Ă©loignĂšrent les amis15. Les relations se resserrĂšrent quand le peintre s’installa Ă  Orgeval, prĂšs de Saint- Germain-en-Laye, mais elles s’espacĂšrent Ă  nouveau quand il s’établit Ă  Vence, oĂč il ne semble pas que les Maritain se soient jamais rendus. Quelques billets tĂ©moignent cependant de la permanence de l’amitiĂ© Chaque visite de Jacques est comme un soleil qui demeure en moi, un calme, un sourire et un immense encouragement16 », ou encore Si je ne vous vois pas, je vous vois quand mĂȘme17 ». Grand artiste pudique et pĂ©tri d’incertitude, Chagall demande son avis aux Mari- tain, et pas par politesse. À propos par exemple des eaux-fortes pour les Âmes Mortes de Gogol, les Fables de La Fontaine et la Bible 11 J’aimerais bien savoir ce que vous pensez, tous les trois [Chagall inclut Vera, la petite sƓur de RaĂŻssa et le complĂ©ment obligĂ© de la trinitĂ© maritainienne] 
 Moi, je tĂąche toujours de travailler – mais je ne veux pas vous ennuyer de mes paroles. Mon plus grand dĂ©faut est peut-ĂȘtre mon Ă©ternel doute [
] ». Auquel fait Ă©cho ce billet du 15 avril 1953 Je travaille, comme toujours, c’est-Ă -dire sans savoir exactement oĂč est le commencement et oĂč est la fin, voilĂ  ! ». À propos d’un projet de chapelle prĂšs de Vence, qui a du mal Ă  aboutir, il Ă©crit En attendant, je fais seulement des esquisses et je ne sais pas du tout si je pourrai rĂ©aliser cela ; si j’aurai la force de le faire. Vous me direz que j’ai toujours des doutes quand je commence quelque chose et c’est vrai. Comme vous me connaissez un peu, je n’ai pas la clartĂ© latine et la clartĂ©, s’il y en a, s’obtient, avec moi, avec beaucoup de corrections. C’est une clartĂ© Ă  ma maniĂšre toujours. Enfin, si je fais quelque chose, on verra
 Ce dont je ne doute pas, c’est que j’aurai des critiques de tous cĂŽtĂ©s », et surtout, se plaint-il, de la part de ceux qui veulent dĂ©couvrir [
] ce qu’il y a dans mon Ăąme. [
] Il est vrai que je doute et que j’ignore moi-mĂȘme, la seule chose que je sache c’est que je suis fidĂšle Ă  quelque chose ; fidĂšle, bien sĂ»r, Ă  ma maniĂšre AK, 18 J. MARITAIN, ƒuvres complĂštes [OC], vol. X, p. 267. 19 Ibid., p. 139. 12Ces billets – ils prennent rarement la taille d’une lettre – tendent Ă  confirmer Maritain dans l’idĂ©e qui sous-tend son esthĂ©tique un grand peintre est une force qui va, il rĂ©pond par son Ɠuvre Ă  une nĂ©cessitĂ© intĂ©rieure que les marchands, les mĂ©cĂšnes, les commandes ne peuvent ni orienter ni circonscrire ; une nĂ©cessitĂ© qui dĂ©passe le vouloir propre, les intentions claires et jusqu’aux forces physiques et morales du crĂ©ateur qui, laissĂ© Ă  lui-mĂȘme, coupĂ© des sources secrĂštes de son inspiration, ne serait qu’un illustrateur aux ordres de ses commanditaires. Ce ne sont pas les marchands de tableaux ni les critiques d’art ni les collectionneurs mais les poĂštes modernes qui ont fait les peintres cĂ©lĂšbres », Ă©crit Maritain dans L’intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie 18. Le peintre n’est rien s’il n’est entrainĂ© par le pinceau et la palette, instruments dĂ©miurgiques, au-delĂ  des apparences naturelles des Choses » dans la quĂȘte dĂ©sespĂ©rĂ©e » d’une rĂ©alitĂ© plus profonde, obscurĂ©ment signifiĂ©e par les Choses 
 », mais dont lui ignore tout, et dont il doit se saisir Ă©nigmatiquement 19 ». II. Une esthĂ©tique de la forme 20 Livre issu des six leçons donnĂ©es en 1952 Ă  la National Gallery of Art de Washington et publiĂ©es en ... 13Depuis Art et scolastique 1920 jusqu’à L’Intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie 1966 20, l’esthĂ©tique de Maritain se rĂ©fĂšre Ă  une mĂ©taphysique d’inspiration thomiste il existe au cƓur de l’ĂȘtre des formes qui dĂ©terminent la matiĂšre et, ainsi, constituent et achĂšvent les choses ; elles en sont le secret ontologique ». Elles participent Ă  la fois, en une sorte d’incarnation, de la transcendance et de l’immanence toute forme est un vestige ou un rayon de l’Intelligence crĂ©atrice imprimĂ© au cƓur de l’ĂȘtre créé ». C’est pour cela qu’elle est la source de la lumiĂšre et de la splendeur qui Ă©manent des choses. La beautĂ© est le resplendissement de la forme », une fulguration d’intelligence sur une matiĂšre intelligemment disposĂ©e ». Les choses sont belles parce que les formes qui les dĂ©terminent sont intelligibles. 21 J. MARITAIN, Art et Scolastique, 1920, p. 35-42. 14 L’intelligence jouit du beau parce qu’en lui elle se retrouve et se reconnaĂźt 21 ». À partir de lĂ  il est possible de prĂ©ciser le sens de quelques mots du vocabulaire esthĂ©tique de Maritain, qu’il emploie pour parler soit de l’art en gĂ©nĂ©ral, soit de la peinture moderne, soit de Chagall en particulier. 22 Mais sans l’exclure, en l’envisageant comme une sorte d’accĂ©lĂ©rateur du processus de crĂ©ation. Dans ... 23 Art et scolastique, p. 35. Dans L’intuition crĂ©atrice dans l’art et la poĂ©sie, Maritain souligne qu ... 24 L’intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie, OC vol. X, p. 108. Chagall a Ă©tĂ© amenĂ© Ă  Meudon ... 25 OC, vol. XV, p. 19. 26 J. MARITAIN FrontiĂšres de la PoĂ©sie et autres essais, Paris 1935, repris dans OC, vol. V, p. 699-70 ... 27 L’intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie, OC, vol. X, p. 140. 28 Je pense que Chagall est aujourd’hui le grand maĂźtre de l’image illuminatrice [
] Avoir mis la ma ... 29 New York mars-avril 1958, in OC, XV, p. 809. 15Lorsqu’il Ă©voque un art contemplatif, il pense moins Ă  un Ă©lan mystique22 qu’à l’activitĂ© d’une intelligence qui trouve du bonheur Ă  Ă©prouver sa connaturalitĂ© avec l’Intelligence divine. Dans la contemplation du beau artistique, l’intelligence [
] boit la clartĂ© de l’ĂȘtre, [
] elle est irradiĂ©e par une lumiĂšre intelligible qui lui est donnĂ© d’un coup23 ». Mais si la contemplation est Ă  l’origine de l’acte crĂ©ateur, encore faut-il que l’artiste soit actif, doublement actif ; par son savoir-faire d’artifex, bien sĂ»r, mais cela ne suffit pas La poĂ©sie n’est pas seulement dans l’art du poĂšte ; elle est aussi dans l’ñme des choses », c’est-Ă -dire dans leur forme. Pour la reconnaĂźtre et s’en emparer, le peintre doit ĂȘtre lui-mĂȘme poĂšte ou devin, deux termes Ă©quivalents pour Maritain qui dĂ©finit la crĂ©ation poĂ©tique et artistique comme une sorte de divination », rappelle que le vates latin Ă©tait Ă  la fois un poĂšte et un devin » et considĂšre que le peintre [
] n’est plus rien s’il manque de vision poĂ©tique24 ». Dans le priĂšre d’insĂ©rer de Chagall ou l’orage enchantĂ©, Jacques Ă©voque la poĂ©sie essentielle » du peintre, tandis que, selon RaĂŻssa, la poĂ©sie est la grande animatrice [
] de l’Ɠuvre de Chagall 25 ». LĂ  encore un terme trĂšs gĂ©nĂ©ral est pris dans un sens mĂ©taphysique prĂ©cis la poĂ©sie est une divination du spirituel dans le sensible»26, c’est-Ă -dire de la forme dans les choses. Chagall est de ceux qui saisissent et dĂ©voilent ces mystĂšres enfouis, ces formes qui resplendissent, sans doute, mais seulement pour ceux qui ont l’intelligence de les voir puis le gĂ©nie de les recrĂ©er en une construction de lignes et de couleurs27 », une image illuminatrice28 » qui la rende intelligible Ă  tous. Dans la prĂ©sentation en anglais du catalogue de l’exposition Chagall Ă  la galerie Chalette29, Maritain insiste sur la dimension initiatique de l’art chagallien dont la beautĂ© tient Ă  la manifestation d’une connaissance mystĂ©rieuse ». Par le dĂ©voilement des mystĂšres et leur recomposition picturale, l’artiste recrĂ©e la nature, il la change non seulement matĂ©riellement et du dehors, mais aussi du dedans » et rĂ©alise ainsi un analogue de la crĂ©ation divine. 30 R. MARITAIN, Chagall ou l’orage enchantĂ©, p. 22. 31 L’artiste-poĂšte selon Maritain est bien un devin, et non pas un messager. L’interprĂ©tation de Chaga ... 16C’est en ce sens que la peinture peut ĂȘtre dĂ©finie comme religieuse, indĂ©pendamment du thĂšme choisi. La matiĂšre premiĂšre du peintre n’est pas une chose mais le reflet de l’Intelligence crĂ©atrice dans la chose. Un paysage, un animal, un personnage de cirque peuvent ĂȘtre, comme chez Rouault, aussi religieux que la reprĂ©sentation d’un prophĂšte ou du Christ en croix. Et cela quelles que soient les convictions et mĂȘme les intentions explicites de l’artiste. Chagall peut bien ne professer aucune religion dogmatique30 », cela ne concerne en rien le caractĂšre religieux de son Ɠuvre. Ce point de vue Ă©tait partagĂ© par le dominicain Marie-Alain Couturier quand il a demandĂ© Ă  Chagall de participer au dĂ©cor de l’église d’Assy31. 32 MARITAIN L’intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie, OC vol. X, p. 108. 33 Ibid, p. 107. 17Si, dans la divination poĂ©tique, l’intelligence joue un rĂŽle aussi important que l’imagination32 », la crĂ©ation artistique ne se rĂ©sume pas Ă  une rĂ©ception contemplative de ce que cachent les choses. Le dĂ©voilement des mystĂšres rĂ©sulte d’une intercommunion » active entre l’ĂȘtre intĂ©rieur des choses et l’ĂȘtre intĂ©rieur du Soi humain33 ». 34 R. MARITAIN, Chagall ou l’orage enchantĂ©, vol. XV p. 30. 35 MARITAIN, L’intuition crĂ©atrice, p. 137-138. Outre Chagall, Maritain cite CĂ©zanne, Rouault, Van Gog ... 36 MARITAIN, Eaux-fortes de Chagall pour la Bible », Cahiers d’Art, 9e annĂ©e 1934, p. 84, repris i ... 37 Cf. R. DESNOS, Chagall », Le Roseau d’or, 9, quatriĂšme sĂ©rie, Plon 1930, p. 133. Maritain considĂš ... 38 Ce que confirme J. Maritain la saisie simultanĂ©e des choses et du Soi se fait par une expĂ©rience ... 39 R. MARITAIN, OC vol. XV, p. 810. 40 MARITAIN, p. 141, et R. MARITAIN, OC vol. XV, p. 773. 18 Sous la poussĂ©e de son monde intĂ©rieur34 », Chagall transpose les formes naturelles, créées par Dieu, jusqu’à faire surgir des formes nouvelles mystĂ©rieusement apparentĂ©es aux formes naturelles ». Les formes et leur messages sans fin sont saisis dans et par l’éveil 
 de la subjectivitĂ© crĂ©atrice Ă  elle-mĂȘme », ce qui permet d’accomplir un acte de communion spirituelle avec les choses » et de les refondre dans une nouvelle structure visible. C’est l’affirmation de cette subjectivitĂ© crĂ©atrice qui caractĂ©rise la grande Ă©poque de la peinture moderne35 ». Chagall demande peu Ă  la nature 
 et beaucoup Ă  soi-mĂȘme 36 ». AprĂšs ĂȘtre allĂ© dans l’inconnu pour y chercher les mystĂšres, il les abstrait de la rĂ©alitĂ© et les transporte par une dĂ©marche que Jacques et RaĂŻssa qualifient volontiers, Ă  la suite de Robert Desnos, de surrĂ©aliste 37 ». RaĂŻssa, dans Chagall et l’orage enchantĂ©, affirme qu’il est le premier surrĂ©aliste par une donnĂ©e immĂ©diate de sa conscience d’artiste », mĂȘme s’il n’a jamais dĂ©fini, sinon dans son propre mouvement crĂ©ateur, le sens de ce mot38 ». Comme poĂ©sie, surrĂ©alisme n’est pas pris dans son sens commun mais dĂ©signe le peintre qui, grĂące Ă  la libĂ©ration de son moi intĂ©rieur39 », crĂ©e un univers de formes beaucoup plus vaste que le rĂ©el ». Chagall ne fuit pas les formes naturelles » mais il les transforme, les transfigure, dĂ©gage et abstrait d’elles leur propre surrĂ©alitĂ© 40 ». La subjectivitĂ© crĂ©atrice, avec l’idĂ©e que l’intĂ©rieur des choses et le Soi de l’artiste se sont manifestĂ©s ensemble, l’un par l’autre, l’un grĂące Ă  l’autre, intro- duit ou rĂ©introduit l’histoire propre de Chagall dans la perception de son Ɠuvre, en enracinant celle-ci dans une histoire et dans une mĂ©moire. III. La danse du roi David 41 J. MARITAIN, Chagall », SĂ©lection, Cahier n° 6, repris dans FrontiĂšres de la poĂ©sie et autres ess ... 19Dans la mesure oĂč le monde intĂ©rieur de l’artiste joue un rĂŽle dĂ©cisif dans la maniĂšre dont il rend visible le mystĂšre des choses, Jacques et RaĂŻssa n’ont pas manquĂ© de souligner la judĂ©itĂ© de Chagall. Dans le premier texte qu’il lui consacre, en 192941, Jacques dĂ©taille tout ce que le peintre doit Ă  son enfance et Ă  sa jeunesse passĂ©e dans la communautĂ© juive de Vitebsk puis de Moscou PitiĂ©, mĂ©lancolie, hantise du dĂ©part et perpĂ©tuelle errance, chant de la pauvretĂ© et de l’espĂ©rance, c’est la poĂ©sie mĂȘme de l’esprit juif qui nous Ă©meut si profondĂ©ment dans ces rabbins miraculeux, comme les merveilles de mobilitĂ© aĂ©rienne et de vĂ©ritĂ© féérique qui jaillissent du monde de formes et de couleurs inventĂ© par lui pour le théùtre yiddish de Moscou. 42 Cahiers d’Art, 9e annĂ©e, 1934, p. 84 – texte repris aussi dans FrontiĂšres de la poĂ©sie. 43 OC vol. VIII, p. 975. 44 OC vol. X, p. 198-200. 45 Chagall ou l’orage enchantĂ©, OC vol. XV p. 17-44. 46 N° 11-12, juillet aoĂ»t 1950. 20Dans son essai intitulĂ© Eaux fortes de Chagall pour la Bible 42, Jacques dĂ©couvre dans les quarante-deux gravures exĂ©cutĂ©es pour illustrer la GenĂšse des modulations voilĂ©es comme les chants de la Synagogue. 
 Plus juif que jamais, Chagall retrouve ici 
 quelque chose de la grave et naĂŻve inspiration mĂ©diĂ©vale ». En 1944, aux obsĂšques de Bella Chagall, il remercie le couple d’avoir donnĂ© Ă  la France, la poĂ©sie de l’ñme juive dans sa substance la plus profonde 43 ». Il en va ainsi jusqu’à L’Intuition crĂ©atrice dans l’art et la poĂ©sie, oĂč Jacques compare Rouault et Chagall Tous deux sont de vrais primitifs, bien que d’une maniĂšre tout Ă  fait diffĂ©rente, car l’inspiration de Rouault est proche de celle de l’art roman, tandis que Chagall s’enracine dans une tradition juive sĂ©culaire44 ». Et il cite Ă  ce propos le texte de RaĂŻssa, Chagall ou l’orage enchantĂ©, oĂč celle-ci retrouve dans les tableaux de Chagall la danse du roi David et celle des Hassidim. La joie tendre, spirituelle, qui imprime son Ɠuvre est nĂ©e avec lui Ă  Vitebsk, en terre russe, en terre juive », avec le senti- ment tragique de la fragilitĂ© de la vie, la mĂ©moire des souffrances passĂ©es, le sentiment prophĂ©tique des douleurs inimaginables » qui attendent le peuple juif – allusion Ă  la Crucifixion blanche de 1938, peinte alors que l’antisĂ©mitisme faisait dĂ©jĂ  sĂ©vir en Allemagne une atroce persĂ©cution ». RaĂŻssa se souvient de la solennitĂ© bien rare chez lui » avec laquelle il lui a montrĂ© pour la premiĂšre fois ce tableau avec un sentiment profond de l’importance de l’Ɠuvre ». Elle souligne aussi l’empreinte du hassidisme dans l’Ɠuvre de Chagall, celle d’une communautĂ© dont l’ñme ne s’est pas livrĂ©e au monde profane, mais s’est baignĂ©e chaque jour dans l’eau vive de l’Écriture. 
 Les Juifs dans l’Ɠuvre de Chagall sont aussi, dans la transposition et l’abstraction de l’art, une image impĂ©rissable d’IsraĂ«l45 ». RaĂŻssa conclut qu’il serait impossible de comprendre le peintre sans cette connaissance profonde, instinctive, de l’ñme de son peuple ». Elle reprend ce thĂšme dans l’article qu’elle a donnĂ© Ă  Marie-Alain Couturier en 1950 pour la revue L’Art sacrĂ© 46 La joie Ă©merveillĂ©e qui imprĂšgne son Ɠuvre est nĂ©e avec lui Ă  Vitebsk », joie pĂ©nĂ©trĂ©e de mĂ©lancolie, traversĂ©e de l’aiguillon de la nostalgie et de la difficile espĂ©rance ; elle porte en elle le sentiment tragique de sa fragilitĂ© et de sa mort. [
] c’est parce que Chagall est si prĂšs de son peuple que son art surrĂ©el est si parfaitement vrai ». 47 En 1930 la commande de Vollard pour l’illustrer l’Ancien Testament renforce son dĂ©sir de visiter la ... 48 CitĂ© par G. SCHMITT-REHLINGER, JĂ©sus Christ dans l’Ɠuvre de Marc Chagall, Metz 2006, p. 171. 21On peut difficilement reprocher aux Maritain d’avoir ignorĂ© la part juive de Chagall, que celui-ci rĂ©affirme vigoureusement dans les annĂ©es 193047 et surtout Ă  partir de 1948, aprĂšs le gĂ©nocide qui a dĂ©truit le monde de son enfance. Sa fidĂ©litĂ© au peuple juif se double alors d’un engagement en faveur de l’État d’IsraĂ«l. Avant de rĂ©aliser le Passage de la Mer rouge pour l’église d’Assy, il demande l’avis du prĂ©sident d’IsraĂ«l, ChaĂŻm Weizmann, auquel il Ă©crit If I decide to decor this chapel I would not want the people of IsraĂ«l to think that my heart or mind – not to speak of my art – have anything in common with non-Judaism. With my ancestors I shall always be bound to my people ». Et il dit sa rĂ©ticence Ă  travailler pour une Ă©glise catholique at a time when the Vatican is not favourably disposed to IsraĂ«l », une rĂ©ticence qui va au-delĂ  des lieux de culte I refused my friend Jacques Maritain’s request to donate to the Vatican’s Museum of modern Art ». RĂ©ticence qui s’étend Ă  l’Allemagne mais aussi Ă  la Grande-Bretagne at a time when British Policy was unfavorable to our interest 48 ». Rien de confessionnel, encore moins de doctrinal dans cet attachement profond, charnel, Ă  un peuple, Ă  une culture et, dĂ©sormais, Ă  un État. Les rĂ©ticences vis-Ă -vis du Saint-SiĂšge s’effacent Ă  mesure que son opposition Ă  l’État d’IsraĂ«l s’attĂ©nue. Dans une lettre Ă  Maritain du 5 novembre 1957, Chagall est d’accord pour figurer dans les collections du Vatican, Ă  condition qu’on le lui demande. 49 Lors des obsĂšques de Bella, en septembre 1944, Maritain Ă©voque devant Marc Chagall le Dieu des Pa ... 50 R. MARITAIN, Chagall et l’orage enchantĂ©, OC XV p. 22, Jacques Maritain aux obsĂšques de Bella », ... 51 AK, 15 avril 1955. Ce projet est Ă  l’origine du MusĂ©e national Message biblique de Nice. 22Mais son art peut-il ĂȘtre qualifiĂ©, Ă  la fois, de juif et de religieux ? Religieux, certainement. Juif, au sens dogmatique et rituel du terme, non. Pour des raisons accidentelles, d’abord il semble Ă©vident pour les Maritain que si Chagall est croyant49, il ne professe [
] aucune religion dogmatique » et, pas plus que Bella, il ne se rattache Ă  aucune forme dĂ©finie de culte50 ». Chagall n’a jamais dit le contraire. S’il a montrĂ© du respect pour les religions instituĂ©es, il n’a pas jugĂ© utile de trop distinguer entre les clergĂ©s et les rites. Chagall, c’est d’abord une gĂ©nĂ©rositĂ© et un humanisme qui se manifestent bien dans cette lettre Ă  Maritain Ă  propos d’un projet de chapelles ƓcumĂ©niques Depuis des annĂ©es je pense Ă  ces chapelles abandonnĂ©es, du 17e siĂšcle, que la MunicipalitĂ© [de Vence] a l’intention de me proposer de faire. Dans mon imagination, ce sont des chapelles-musĂ©es dans lesquelles, si j’avais la force de les faire, vous-mĂȘme pourriez faire des confĂ©rences. On pourrait aussi y donner des concerts et y Ă©couter du Bach ou mĂȘme Stravinsky
 ou un prĂȘtre ou un rabbin pourraient faire leur sermon, s’ils le voulaient 51 ». 23Chagall, fermement attachĂ© au peuple juif et Ă  sa mĂ©moire, n’est pas un Juif religieux. Mais selon l’esthĂ©tique maritainienne, cela est accessoire. Chagall eĂ»t-il Ă©tĂ© un pratiquant fidĂšle, son art n’aurait pas revĂȘtu pour autant de caractĂšre confessionnel prĂ©cis. Et cela pour une raison essentielle pour Maritain il ne peut pas y avoir d’art religieux confessionnel. Le caractĂšre religieux d’une Ɠuvre ne doit rien Ă  son thĂšme, ni Ă  son usage, ni Ă  l’endroit oĂč elle se trouve exposĂ©e. Il doit tout au processus de la crĂ©ation. La saisie des formes dans les choses et leur reconstruction dans de nouvelles structures visibles, selon une logique et un fonctionnement propres Ă  l’image, dĂ©finissent un rapport aux choses qui exclut la subordination de l’image aux mots, la rĂ©duction de l’image Ă  illustrer les mots, que ceux-ci forment une histoire des origines, un mythe fondateur, une doctrine de salut, un commentaire de la doctrine ou sa rĂ©duction Ă  des fins pĂ©dagogiques. Chagall n’illustre pas l’Ancien ou le Nouveau Testament, il les recrĂ©e Ă  sa maniĂšre, qui est celle de la poĂ©sie. Il est toujours possible de ramener telle ou telle de ses Ɠuvres Ă  une illustration de la Bible ; mais c’est la faire tomber, par contresens, au dernier Ă©tage de la hiĂ©rarchie maritainienne, celle de l’art sacrĂ© de commande, ou, pour reprendre un langage qui fleure l’administration, pour ne pas dire le bureau postal l’art sacrĂ© par destination. Pour Maritain l’ image illuminatrice » ne s’oppose sans doute pas au discours confessionnel ; mais en tant qu’Ɠuvre d’art elle s’affirme dans une autonomie absolue. VoilĂ  semble-t-il comment il faut interprĂ©ter le texte de 1934 consacrĂ© aux Eaux fortes de Chagall pour la Bible, qui dĂ©finit de maniĂšre durable le point de vue de Maritain, mais qui lui a Ă©tĂ© parfois reprochĂ© 52 OC vol. V, p. 776. Sur le rapport Ă  la poĂ©sie Maritain reprend ce que Chagall disait lui-mĂȘme Je ... Chagall, dans ses eaux-fortes, n’a pas voulu ĂȘtre juif, je suppose qu’il ne sait mĂȘme pas exactement quelle dogmatique juive ou chrĂ©tienne l’Ancien Testament 
 nous propose. C’est la poĂ©sie de la Bible qu’il a Ă©coutĂ©e, c’est elle qu’il a voulu rendre 
. Je me reprocherais de sembler solliciter dans un sens quelconque un art qui n’est ainsi religieux que, pour ainsi parler, malgrĂ© lui. Il l’est cependant, du moins selon l’aspiration la plus informulĂ©e. Et il m’est bien permis de remarquer que prĂ©cisĂ©ment parce qu’il n’a rien cherchĂ© ni voulu dans ce sens, le monde plastique de la Bible de Chagall, si profondĂ©ment et douloureusement terrestre, non dĂ©livrĂ© encore, et comme tĂątonnant dans une nuit sacrĂ©, tĂ©moigne sans le savoir de la valeur figurative du grand lyrisme d’IsraĂ«l 52. 53 La Bible illustrĂ©e par Marc Chagall 1887-1985 un dialogue interculturel et son Ă©volution, Paris ... 24Dans une thĂšse rĂ©cente 53, Chan Young Park semble avoir vu dans cette approche une volontĂ© abusive de mettre Chagall hors de l’espace et du temps, peut-ĂȘtre dans le but de le mieux rĂ©cupĂ©rer. Cette interprĂ©tation ne prend en compte ni l’esthĂ©tique de Maritain, ni son apprĂ©ciation de la judĂ©itĂ© profonde de Chagall et le rĂŽle essentiel de celle-ci dans la subjectivitĂ© crĂ©atrice » du peintre. Il semble aussi que l’humanisme moderne et ƓcumĂ©nique de Chagall soit difficile Ă  comprendre dans une postmodernitĂ© marquĂ©e par des replis identitaires qui reconstituent parfois la confusion du culturel et du religieux. On pourrait alors objecter la tendance de RaĂŻssa Ă  christianiser certaines Ɠuvres de Chagall. Cette tendance est fondĂ©e sur son expĂ©rience personnelle. Elle considĂšre non seulement qu’il existe un lien Ă©troit entre le judaĂŻsme et le christianisme, mais aussi que la conversion d’un Juif au christianisme ne signifie pas un rejet mais un dĂ©veloppement du judaĂŻsme. À propos de sa propre conversion, elle Ă©crit 54 R. MARITAIN, “RĂ©cit de ma conversion” rĂ©digĂ© en 1909, Cahiers Jacques Maritain, n° 7-8 1983, p. ... 55 Dans l’article sur Chagall qu’elle publie dans la revue L’Art SacrĂ© en 1950, elle s’appuie sur la C ... 56 N° 11-12, juillet 1950, p. 26-30. 57 Cette thĂšse est reprise par S. ALEXANDER, Marc Chagall An Intimate Biography, Paragon House Publi ... 58 Chez Maritain, l’identification des souffrances des Juifs Ă  la passion du Christ est trĂšs rare. Dan ... 25 LĂ  oĂč j’aurais craint de trouver lutte et opposition, je ne vis, Ă  ma grande joie, qu’unitĂ©, continuitĂ©, harmonie parfaite54 ». C’est dans cette perspective qu’elle reconnaĂźt le Christ dans la figure centrale de la Crucifixion blanche et d’autres Ɠuvres majeurs 55. Cette tendance, dĂ©jĂ  visible dans Chagall ou l’orage enchantĂ©, en 1943, s’affirme dans la revue L’Art SacrĂ© en 195056. RaĂŻssa, qui voit dans les Christ en Croix » de Chagall les Ɠuvres oĂč les caractĂšres permanents de son art apparaissent avec le plus d’évidence et atteignent Ă  la plĂ©nitude de leur signification », Ă©voque Ă  propos de la Crucifixion blanche la compassion du peintre » qui unit la Passion du Christ Ă  celle du Peuple Élu ». Dans chacun de ce qu’elle appelle ses tableaux chrĂ©tiens », Chagall aurait montrĂ© l’indissoluble union des deux Testaments. L’Ancien annonçant le Nouveau, et le Nouveau l’accomplissant ». Pour RaĂŻssa, le Chagall des annĂ©es 1938-1947 ne peint pas le Juif en Christ, mais le Christ en Juif 57. Cette interprĂ©tation semble difficile Ă  soutenir. Mais elle ne doit rien Ă  un refus de situer le peintre dans un temps et une Ă©poque prĂ©cises, la culture de la Yiddishkeit et la mĂ©moire des shtetlekh hassidiques de BiĂ©lorussie. Surtout, elle n’est pas fondĂ©e sur l’esthĂ©tique de Jacques Maritain ni sur la mĂ©taphysique qui la sous-tend 58. Jacques et RaĂŻssa formaient sans doute une couple fusionnel, mais pas au point de penser et sentir toujours exactement de la mĂȘme maniĂšre. D’Art et scolastique jusqu’à L’intuition crĂ©atrice, l’artiste est religieux quand il saisit les traces de Dieu dans les choses, et les recompose selon les lois propres de l’image, en toute autonomie par rapport aux lois de l’église, du temple ou de la synagogue. Autonomie qui, rĂ©pĂ©tons-le, ne signifie pas opposition. Mais l’esthĂ©tique de Maritain, qui est d’abord une poĂ©tique, fait de l’artiste religieux un devin et de son Ɠuvre un analogue de la crĂ©ation divine. Ce qui ne favorise guĂšre l’idĂ©e d’une subordination de l’art aux gestes d’un culte, aux mots d’un credo et aux espĂ©rances d’une rĂ©vĂ©lation. Au bon catholique Marek Szwarc, illustrateur attentif des exigences liturgiques et des Ă©noncĂ©s dogmatiques, Jacques Maritain prĂ©fĂ©ra toujours les Ă©nigmes chagalliennes, quitte Ă  admettre que bien souvent Chagall Ă©tait religieux sans le savoir. 59 My disc of gold. Itineray to Christ, p. II. 60 Et aussi la Stephankirche de Mayence, la chapelle des Cordeliers de Sarrebourg, la chapelle Notre-D ... 26Aujourd’hui, cette dĂ©finition de l’art religieux peut Ă©tonner. Il faut rappeler qu’au moment oĂč Maritain l’énonce, c’est-Ă -dire entre les annĂ©es vingt et les annĂ©es soixante, il en veut beaucoup aux clercs d’avoir fermĂ© les lieux de culte aux artistes qu’il aime. Dans l’introduction qu’il a donnĂ©e en 1961 Ă  My disc of gold du peintre amĂ©ricain William Congdon, il espĂšre qu’un jour Congdon will reach the precincts of sacred painting and ecclesiastical commissioning ». C’est pour ajouter aussitĂŽt qu’il s’agit lĂ  d’un privilĂšge that Rouault almost never had59 ». Almost », Ă  cause des trois vitraux de l’église du plateau d’Assy, glorieuses exceptions. On ne saurait comprendre l’attitude de Maritain si on la dissociait des combats, des rĂ©ussites mais aussi des Ă©checs, des dĂ©convenues et des amertumes de son ami Marie-Alain Couturier. Aujourd’hui, alors que les vitraux de Chagall ornent les cathĂ©drales de Metz et de Reims60, cette attitude peut sembler, d’un point de vue historique, quelque peu dĂ©passĂ©e. 27Autre sujet d’étonnement l’usage, ou plutĂŽt le non-usage que Maritain fait du mot sacrĂ©, rĂ©duit Ă  peu de choses, Ă  une affaire de commissions ecclĂ©siastiques ou de conservateurs du patrimoine. Il y aurait une Ă©tude Ă  faire sur la dĂ©fiance de toute une gĂ©nĂ©ration d’intellectuels catholiques envers ce concept de sacrĂ©, jugĂ© paĂŻen ou relativiste, alors mĂȘme qu’il envahissait l’anthropologie culturelle. Art et scolastique paraĂźt huit ans aprĂšs Les Formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse de Durkheim et peut Ă  certains Ă©gards en ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l’antidote. Mais que se passerait-il si l’on appliquait Ă  la conception maritainienne de Chagall l’idĂ©e de sacrĂ© telle que la dĂ©veloppe non pas Durkheim – l’écart serait tout de mĂȘme trop grand – mais Roger Caillois, qui rompit avec le surrĂ©alisme en 1935 et publia L’homme et le sacrĂ© en 1939 ? Pour Caillois, le sacrĂ© nait de la rencontre d’au moins deux univers hĂ©tĂ©rogĂšnes, mais qui comportent cependant assez d’analogie pour que la rencontre, ou le passage, soit possible. Selon Maritain, le peintre-poĂšte, par la divination du spirituel dans le sensible, entre en contact avec des formes qui relĂšvent Ă  la fois de la transcendance et de l’immanence, puisqu’elles sont l’empreinte de Dieu dans les choses. Et il se les approprie. De maniĂšre au moins formelle, cette expĂ©rience ne s’approche t-elle pas de ce que Caillois appelle le sacrĂ© ? Pourrait-on lire Maritain en mettant sacrĂ© lĂ  oĂč il dit religieux, et vice-versa ? Oui, en identifiant l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© et la transcendance, c’est-Ă -dire en Ă©vacuant ce qui fonde toute l’Ɠuvre de Maritain, sa mĂ©taphysique. Il faut s’y rĂ©soudre le philosophe de Meudon peut nous aider Ă  dĂ©finir un art religieux, certainement pas un art sacrĂ©, et encore moins les traces du sacrĂ© dans l’art contemporain. Seitenanfang Anmerkungen 1 JĂ©sus le Christ dans l’Ɠuvre de Chagall, sous la direction de Pierre-Marie Beaude, UniversitĂ© de Metz, 2006. Le texte intĂ©gral de la thĂšse et le volume d’annexes iconographiques peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s Ă  partir du site de l’École Doctorale de l’universitĂ© Paul Verlaine de Metz. La Crucifixion Blanche peut ĂȘtre vue sur le site de l’institution qui la conserve, l’Art Institute de Chicago 2 105 eaux-fortes de 1931 Ă  1939, dont 39 planches reprises et achevĂ©es de 1952 Ă  1956. 3 C’est au plus tard en 1950, selon l’article publiĂ© par RaĂŻssa Maritain dans la revue L’Art SacrĂ© n° 11-12, juillet 1950, qu’à la demande de Couturier Chagall Ă©labore le projet d’une cĂ©ramique murale monumentale pour l’église de Notre-Dame de Toute GrĂące d’Assy ; il s’agit d’un Passage de la mer Rouge assorti de deux bas-reliefs en marbre blanc et deux vitraux aux teintes douces, destinĂ©s Ă  matĂ©rialiser les rites et les symboles du baptĂȘme. L’Ɠuvre n’est installĂ©e qu’en 1957. Deux ans plus tard Chagall accepte de rĂ©aliser sa seconde Ɠuvre d’église », les cartons des vitraux de deux baies du dĂ©ambulatoire nord de la cathĂ©drale de Metz. 4 Dans Grace, Necessity and Imagination Catholic Philosophy and the Twentieth Century Artist, confĂ©rence prononcĂ©e en 2005 dans le cadre des Clarke Lectures de Trinity College, Cambridge, publiĂ©e en anglais sous le titre Grace And Necessity Reflections on Art and Love – et en français sous le titre L’artiste et la grĂące. 5 . My disc of gold. Itineray to Christ, Reynal & Company, New York, p. II. 6 Selon M. DUVAUCHEL, L’esthĂ©tique oubliĂ©e de Jacques Maritain, un chemin de poĂ©sie et de raison, Publibook, Collection Sciences Humaines et Sociales, 2009. 7 Dont Stravinsky, qui reprend l’esthĂ©tique maritainienne dans sa PoĂ©tique musicale de 1945. 8 Le futur cardinal Charles Journet – Sur un chemin de croix de Marek Szwarc », Nova et Vetera 1 1932 44 – et le peintre Jean Bazaine – L’exposition Marek Szwarc », Esprit Mai 1934 p. 339 – se montrĂšrent plus sensibles que Maritain au talent de Marek Szwarc. 9 Georges Rouault peintre et lithographe, album ornĂ© de quatre lithographies originales timbrĂ©es, signĂ©es et numĂ©rotĂ©es Le Pitre, L’EcuyĂšre, Parade, Fille, publiĂ© chez E. Frapier, Ă©diteur, 1926. Maritain y exprime des idĂ©es que l’on va retrouver avec Chagall la peinture de Rouault tire sa vie de l’univers intime de l’ñme, des profondeurs de la vision intĂ©rieure et de l’intuition poĂ©tique, saisissant obscurĂ©ment, dans l’émotion, Ă  la fois la subjectivitĂ© du peintre et le mystĂšre du monde visible. » 10 Archives du Cercle d’Études Jacques et RaĂŻssa Maritain de Kolbsheim [AK], 2 juin 1929. 11 Non datĂ©, mais envoyĂ© de JĂ©rusalem, donc en 1931, archives de Kolbsheim. 12 25 mai 1932, archives de Kolbsheim. Fin 1929, les Chagall ont dĂ©mĂ©nagĂ© et achetĂ© une maison prĂšs de la Porte d’Auteuil, au 15 de l’avenue des Sycomores, dans la villa Montmorency. 13 AK, 14 AK, 15 Maritain est ambassadeur auprĂšs du Saint-SiĂšge de 1945 Ă  1948, Chagall ne rentre en France qu’en 1948. 16 AK, 17 AK, 18 J. MARITAIN, ƒuvres complĂštes [OC], vol. X, p. 267. 19 Ibid., p. 139. 20 Livre issu des six leçons donnĂ©es en 1952 Ă  la National Gallery of Art de Washington et publiĂ©es en anglais en 1953 sous le titre Creative intuition in Art and Poetry. 21 J. MARITAIN, Art et Scolastique, 1920, p. 35-42. 22 Mais sans l’exclure, en l’envisageant comme une sorte d’accĂ©lĂ©rateur du processus de crĂ©ation. Dans Chagall ou l’orage enchantĂ© [Texte achevĂ© Ă  New York en dĂ©cembre 1942, publiĂ© en 1943, rééditĂ© Ă  GenĂšve en 1948 et Ă  Paris en 1965, OC vol. XV], RaĂŻssa affirme que Chagall s’étonnait que l’on puisse concevoir un art sans mysticisme – mais qu’entendait-il par lĂ  ? 23 Art et scolastique, p. 35. Dans L’intuition crĂ©atrice dans l’art et la poĂ©sie, Maritain souligne que le procĂšs intellectuel » qui est Ă  la racine de l’acte crĂ©ateur est Ă©videmment sans parallĂšle Ă  la raison logique » le degrĂ© d’intellectualitĂ© supĂ©rieure » auquel atteint le contemplatif est bien une saisie immĂ©diate, intuitive, et non un cheminement discursif OC, vol. X, p. 146. 24 L’intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie, OC vol. X, p. 108. Chagall a Ă©tĂ© amenĂ© Ă  Meudon par des poĂštes, et Maritain aime Ă  rappeler que tous les grands peintres de l’époque avaient leur poĂšte, Max Jacob pour Picasso, Pierre Reverdy pour Braque, Apollinaire pour Chagall L’intuition crĂ©atrice, p. 267. 25 OC, vol. XV, p. 19. 26 J. MARITAIN FrontiĂšres de la PoĂ©sie et autres essais, Paris 1935, repris dans OC, vol. V, p. 699-700. La formule se retrouve dans Poetic Experience », The Review of Politics, vol. 6, No. 4, pp. 387-402, October 1944, elle est reprise par RaĂŻssa dans son Chagall ou l’orage enchantĂ© et par Jacques dans L’intuition crĂ©atrice. 27 L’intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie, OC, vol. X, p. 140. 28 Je pense que Chagall est aujourd’hui le grand maĂźtre de l’image illuminatrice [
] Avoir mis la main sur ce bien propre des poĂštes est une conquĂȘtes authentiques de la peinture moderne », MARITAIN in L’intuition crĂ©atrice, p. 267 et 380. 29 New York mars-avril 1958, in OC, XV, p. 809. 30 R. MARITAIN, Chagall ou l’orage enchantĂ©, p. 22. 31 L’artiste-poĂšte selon Maritain est bien un devin, et non pas un messager. L’interprĂ©tation de Chagall comme messager se retrouve chez plusieurs critiques, dont FORAY qui Ă©crit [Chagall dans une nouvelle lumiĂšre, Stiftung Frieder Burda, Baden-Baden 2006, p. 188], Ă  propos de l’enthousiasme avec lequel Chagall a acceptĂ© la proposition d’Ambroise Vollard d’illustrer la Bible, que cet enthousiasme 
 tient Ă  la conception que Chagall se fait de l’artiste. Dans L’apparition de 1917- 1918 [Autoportrait avec la muse, MusĂ©e d’Etat russe, Saint-PĂ©tersbourg], le motif classique de l’Annonciation est rĂ©interprĂ©tĂ© la muse qui apparaĂźt Ă  l’artiste est un ange avec les ailes et la main levĂ©e dans l’attitude du Gabriel de l’iconographie classique c’est mĂȘme trĂšs exactement, inversĂ©e, l’attitude de l’ange de l’Annonciation du Greco du musĂ©e des Beaux-Arts de Budapest. Cette peinture, avec sa forte construction opposant deux zones du tableau le terrestre et le cĂ©leste est plus qu’une Ɠuvre profane sur le thĂšme de l’inspiration de l’artiste l’ange est le messager, non de ce qui doit advenir dans le tableau, mais de la source divine de l’inspiration. De sorte que le peintre, qui a reçu cette rĂ©vĂ©lation, devient Ă  son tour un messager ». En servant de contact entre deux mondes hĂ©tĂ©rogĂšnes, l’artiste-messager revĂȘt un caractĂšre non pas religieux mais sacrĂ©. On ne retrouve rien de pareil chez Maritain. 32 MARITAIN L’intuition crĂ©atrice dans l’art et dans la poĂ©sie, OC vol. X, p. 108. 33 Ibid, p. 107. 34 R. MARITAIN, Chagall ou l’orage enchantĂ©, vol. XV p. 30. 35 MARITAIN, L’intuition crĂ©atrice, p. 137-138. Outre Chagall, Maritain cite CĂ©zanne, Rouault, Van Gogh et Braque pour illustrer cette puissante pĂ©nĂ©tration des choses visibles de par la manifestation simultanĂ©e du Soi crĂ©ateur du peintre et des significations occultes saisies par lui dans la rĂ©alitĂ© ». 36 MARITAIN, Eaux-fortes de Chagall pour la Bible », Cahiers d’Art, 9e annĂ©e 1934, p. 84, repris in OC, vol. V, p. 774. 37 Cf. R. DESNOS, Chagall », Le Roseau d’or, 9, quatriĂšme sĂ©rie, Plon 1930, p. 133. Maritain considĂšre que Chagall est le premier surrĂ©aliste’ vĂ©ritable », mais avec des guillemets OC X p. 205. 38 Ce que confirme J. Maritain la saisie simultanĂ©e des choses et du Soi se fait par une expĂ©rience qui n’a pas d’expression conceptuelle et n’est exprimĂ©e que dans l’Ɠuvre de l’artiste » – MARITAIN, OC vol. X, p. 144-145. 39 R. MARITAIN, OC vol. XV, p. 810. 40 MARITAIN, p. 141, et R. MARITAIN, OC vol. XV, p. 773. 41 J. MARITAIN, Chagall », SĂ©lection, Cahier n° 6, repris dans FrontiĂšres de la poĂ©sie et autres essais en 1935, OC vol. V, p. 774. 42 Cahiers d’Art, 9e annĂ©e, 1934, p. 84 – texte repris aussi dans FrontiĂšres de la poĂ©sie. 43 OC vol. VIII, p. 975. 44 OC vol. X, p. 198-200. 45 Chagall ou l’orage enchantĂ©, OC vol. XV p. 17-44. 46 N° 11-12, juillet aoĂ»t 1950. 47 En 1930 la commande de Vollard pour l’illustrer l’Ancien Testament renforce son dĂ©sir de visiter la Palestine, le pays de la Bible ; il s’y rend effectivement en 1931. 48 CitĂ© par G. SCHMITT-REHLINGER, JĂ©sus Christ dans l’Ɠuvre de Marc Chagall, Metz 2006, p. 171. 49 Lors des obsĂšques de Bella, en septembre 1944, Maritain Ă©voque devant Marc Chagall le Dieu des Patriarches et des ProphĂštes, en lequel vous croyez et en lequel elle croyait », OC vol. VIII, p. 975. 50 R. MARITAIN, Chagall et l’orage enchantĂ©, OC XV p. 22, Jacques Maritain aux obsĂšques de Bella », et MARITAIN, Eaux fortes de Chagall pour la Bible, OC V p. 774. 51 AK, 15 avril 1955. Ce projet est Ă  l’origine du MusĂ©e national Message biblique de Nice. 52 OC vol. V, p. 776. Sur le rapport Ă  la poĂ©sie Maritain reprend ce que Chagall disait lui-mĂȘme Je ne voyais pas la Bible, je la rĂȘvais » et il anticipe sur plusieurs critique contemporains Chagall aime lire la Bible dans laquelle il trouve une source inĂ©puisable de poĂ©sie’ [
] Les histoires des patriarches et des prophĂštes [
] l’intĂ©ressaient d’ailleurs moins pour leur sens spĂ©cifiquement religieux que pour leur capacitĂ© Ă  gĂ©nĂ©rer tout un monde d’images ». FORAY, Chagall dans une nouvelle lumiĂšre, Stiftung Frider Burda, Baden-Baden 2006, p. 188. 53 La Bible illustrĂ©e par Marc Chagall 1887-1985 un dialogue interculturel et son Ă©volution, Paris IV – Sorbonne, dĂ©cembre 2008. 54 R. MARITAIN, “RĂ©cit de ma conversion” rĂ©digĂ© en 1909, Cahiers Jacques Maritain, n° 7-8 1983, p. 77. 55 Dans l’article sur Chagall qu’elle publie dans la revue L’Art SacrĂ© en 1950, elle s’appuie sur la Crucifixion blanche de 1938 – qu’elle considĂšre comme la premiĂšre reprĂ©sentation du Christ par Chagall – mais aussi le Martyr de 1939, l’Obsession et la Crucifixion jaune de 1943, la Chute de l’ange achevĂ©e en 1947, l’Ange et le Christ de 1945, et la Descente de Croix de 1947. Elle prĂ©cise Chagall a sans doute peint d’autres fois le figure du Christ. Je parle ici de ce que j’ai vu » – L’Art SacrĂ©, n° 11-12, juillet 1950, p. 30. 56 N° 11-12, juillet 1950, p. 26-30. 57 Cette thĂšse est reprise par S. ALEXANDER, Marc Chagall An Intimate Biography, Paragon House Publishers, New-York 1988 quand Chagall dessine une crucifixion Ă  l’arriĂšre-plan du Songe de Jacob et de la crĂ©ation de l’homme, il suggĂšre au spectateur la rĂ©alisation chrĂ©tienne d’une prophĂ©tie vĂ©tĂ©rotestamentaire » citĂ© par SCHMITT- REHLINGER, p. 59. 58 Chez Maritain, l’identification des souffrances des Juifs Ă  la passion du Christ est trĂšs rare. Dans l’article qu’il a publiĂ© en 2004 dans la revue de l’AmitiĂ© judĂ©o-chrĂ©tienne, Yves Chevalier n’en trouve trace que dans le message radiodiffusĂ© du 5 janvier 1944, oĂč l’extermination des Juifs par les nazis, dĂ©finie comme la passion d’IsraĂ«l », a quelque chose de mystĂ©rieusement analogue avec la crucifixion. De nos jours, la passion d’IsraĂ«l prend de plus en plus distinctement la forme de la croix ». Ce message a peu Ă  voir avec les grands textes de Maritain, comme L’impossible antisĂ©mitisme 1937 oĂč il souligne la finalitĂ© propre d’IsraĂ«l comme peuple de Dieu. Cf. Y. CHEVALIER, Le combat de Jacques Maritain contre l’antisĂ©mitisme », Sens [revue de l’AmitiĂ© judĂ©o-chrĂ©tienne de France] no 8 aoĂ»t 2004, pp. 419-440. Voir aussi la prĂ©face que P. VIDAL-NAQUET donnĂ© Ă  la réédition de l’Impossible antisĂ©mitisme, Jacques Maritain et les juifs », DesclĂ©e de Brouwer 1994, rééd. 2003. 59 My disc of gold. Itineray to Christ, p. II. 60 Et aussi la Stephankirche de Mayence, la chapelle des Cordeliers de Sarrebourg, la chapelle Notre-Dame du Saillant, la FraumĂŒnster Kirche de Zurich, la All Saints Church de Tudeley, l’Union Church de Pocantico Hills, la synagogue de l’hĂŽpital Hadassah de JĂ©rusalem
Seitenanfang Zitierempfehlung Papierversionen RĂ©gis Ladous, „Marc Chagall et les Maritain“, Revue des sciences religieuses, 84/4 2010, 545-560. Online-Version RĂ©gis Ladous, „Marc Chagall et les Maritain“, Revue des sciences religieuses [Online], 84/4 2010, Online erschienen am 01 Dezember 2015, abgerufen am 29 August 2022. URL DOI

JacquesPrĂ©vert, poĂšte et rĂ©volutionnaire 30 novembre 2014 11:26. – Vous l’avez vu dans les journaux. – Vous l’avez sĂ»rement vu, son portrait. – Mais le portrait du gĂąteau des noces de la Princesse Marina ! Un gĂąteau de trois mĂštres de haut. Depuis longtemps dans le monde on n’avait pas vu un gĂąteau comme ça.

RĂ©sumĂ© du document Commentaire composĂ© semi-rĂ©digĂ© sur Familiale, poĂšme de Jacques PrĂ©vert extrait du recueil Paroles. Sommaire I La monotonie d'une scĂšne familialeA. La structure rĂ©pĂ©titiveB. Le temps des verbesC. Des sonoritĂ©s semblablesII La guerre intĂ©grĂ©e et banalisĂ©eA. L'intĂ©gration par la syntaxe et les sonoritĂ©sB. La guerre naturelleC. La mort naturelle »III La dĂ©nonciation du conformismeA. L'ironie du texteB. L'absence de sentimentsC. Les questions du narrateurD. Une image inacceptable et pourtant acceptĂ©e de la vieConclusion Extraits [...] Cette banalisation est accentuĂ©e par la succession temporelle des actions guerre finie affaires vers 14-15. Sur le plan des sonoritĂ©s, la guerre est Ă©galement banalisĂ©e elle sintĂšgre au jeu d'assonances qui la rapproche des mots faire affaires opĂšre et mĂšre Le processus de banalisation passe ainsi par un double rapprochement, celui des sons, celui des actions de la vie quotidienne. La guerre naturelle La banalisation de la guerre s'exprime Ă  travers le jugement qui est portĂ© sur elle par les parents. [...] [...] souligne que le fils n'a mĂȘme pas cette capacitĂ©. Ni la mort, ni le cimetiĂšre ne bouleversent leur vie aucun terme n'Ă©voque la moindre sensibilitĂ©. Les questions du narrateur Par deux fois, le texte comporte des questions vers 4,11. Leur formulation insistante conjonction de coordination Et rĂ©pĂ©tition familiĂšre du sujet le pĂšre il le pĂšre suggĂšre m'impatience du narrateur, ou son indignation devant une acceptation aussi passive de la situation. C'est une façon de souligner qu'il faudrait rompre, comme il le fait luimĂȘme, la monotonie banale d'une vie acceptĂ©e sans que les intĂ©ressĂ©s ne se posent la moindre question. [...] [...] PRÉVERT, Paroles Etude La monotonie d'une scĂšne familiale La lecture du texte laisse le lecteur sur l'impression de grande monotonie. Celle-ci provient d'une structure rĂ©pĂ©titive, des temps des verbes et des sonoritĂ©s qui reviennent d'un bout Ă  l'autre du texte. La structure rĂ©pĂ©titive ComposĂ© de vers irrĂ©guliers, le poĂšme est construit sur une Ă©numĂ©ration d'actions, chacune Ă©tant exprimĂ©e par un vers d'une structure semblable - sujet la mĂšre le fils elle il le pĂšre - verbe - complĂ©ment d'objet direct On remarque que les sujets sont constituĂ©s par les personnages, tantĂŽt seuls, tantĂŽt ensemble le pĂšre et la mĂšre, qu'ils sont parfois remplacĂ©s par des pronoms. [...] [...] L'intĂ©gration par la syntaxe et les sonoritĂ©s La guerre n'est Ă  aucun moment prĂ©sentĂ©e comme quelque chose d'anormal. Dans les phrases, elle est en effet mise sur le mĂȘme plan que d'autres occupations anodines. En partenariat avec Le mot guerre est complĂ©ment du verbe faire comme tricot ou affaires Un peu plus loin, il est sujet du verbe continuer comme les mots mĂšre et pĂšre Les actions exprimĂ©es se trouvent souvent prĂ©sentĂ©es comme indissociables de la vie familiale. Dans la rĂ©partition des occupations, la guerre occupe la mĂȘme place que le tricot ou les affaires. [...] [...] Familiale est un poĂšme Ă  la fois d'apparence enfantine et de tonalitĂ© tragique une maniĂšre trĂšs directe et trĂšs Ă©mouvante de dĂ©noncer l'horreur de la guerre. La guerre n'est pas prĂ©sentĂ©e sous sa forme violente. Elle n'est est pas moins dĂ©noncĂ©e avec force comme une rĂ©alitĂ© banalisĂ©e par la complicitĂ© coupable de ceux qui la considĂšrent comme normale. On peut rapprocher ce texte du poĂšme Barbara de PrĂ©vert. Ce poĂšme dĂ©nonce Ă©galement de maniĂšre enfantine et Ă  l'aide d'un registre tragique et Ă©mouvant l'horreur de la guerre, sans prendre parti pour un camp. [...]
laissetoi imprégner par sa douceur, par le moment qui passe, par l'air que tu respires, par la chaleur du soleil. Touche une main, elle te raconte une histoire, Touche un pied, et sens le chemin parcouru, Touche une jambe, un corps et permets lui de te
letemps oĂč vous donniez vos fils Ă  la patrie. comme on donne le pain aux pigeons. ce temps-lĂ  ne reviendra plus. prenez-en votre parti. c'est fini. le temps des cerises ne reviendra plus. et le temps des noyaux non plus. inutile de gĂ©mir. allez plutĂŽt dormir. Sitedu Groupe de recherche en RhĂ©torique et en Argumentation Linguistique. Menu. Esprit et projet scientifique; Fonction prophĂ©tique; Archives ChaĂŻm Perelman; Laboratoire de la dĂ©mocratie; Membres; ActivitĂ©s passĂ©es; Annonces; Liens; Formation polarisation; il faut passer le temps prĂ©vert. 22 dĂ©cembre 2020 JacquesPrĂ©vert Paroles I / Auteur et oeuvre Jacques PrĂ©vert, nĂ© en 1900 Ă  Neuilly-sur-seine, fut un poĂšte un parolier et un scĂ©nariste français de renom. Il exerça plusieurs mĂ©tiers avant de rejoindre d’autres artistes dans le groupe surrĂ©aliste dissident de la rue du chĂąteau. C ‘est en 1931 qu’il fit paraĂźtre son premier poĂšme « Tentative de description d’un dĂźner de
JacquesSternberg 1 Le temps du Christ est le temps oĂč nous sommes. Il nous demande encore d'inventer l'homme. Roger Bodart 3 On croit user le temps,

Lesarchives par sujet : texte majeur de philippe torreton DÚs le mardi 15 et jusqu'au lundi 21 novembre, notre sélection vous permettra de découvrir la diversité des Prestigieux Vins des Hospices de Beaune et des Grands Climats de Bourgogne. Un demi siÚcle de vins des Hospices de Beaune. Pour vous permettre de juger du potentiel des grands vins du fameux domaine des

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  • texte de jacques prĂ©vert sur le temps qui passe